Joie et bonheur. Nous avons repris le chemin du boulot la semaine dernière avec Papad'amour .... mais en laissant les minus à la montagne avec leur maminoue (merci tout plein belle-maman) ! Nous étions donc pendant la journée au travail et le soir, c'était vacances !! Au programme : théâtre, potes, shopping et resto. Et dans cette dernière catégorie, nous nous sommes faits plaisir, très plaisir. Le summum : le menu estival de Guy Savoy. Chaque été, ce dernier propose pour quelques tables dans son restaurant triplement étoilé, de déjeuner de bonne heure (12h) ou diner tardivement (21h45) en profitant d'un menu 5 plats/5 vins au tarif préférentiel de 170€. Certes, cela reste une somme mais loin des tarifs habituels de cette maison (le premier menu est à 330€ sans les vins).
A notre arrivée, le maître d'hôtel nous explique comment va se dérouler notre soirée et une fois qu'il a fini son petit pitch, le sommelier nous sert une coupe de champagne de bienvenue (coupe en + des 5 verres de vins qui accompagnent les plats - autant dire que le taxi est nécessaire pour rentrer chez soi à la fin du repas !).
Arrive ensuite la mise en bouche : velouté de courgette, miette de radis, toast d'herbe fraîche/tartare de saumon et de bar
Le velouté est agréable, frais et le toast très très bon. Les herbes fraîches sous le tartare sont superbes, pleines de finesse et se marient parfaitement avec les 2 poissons.
Arrive alors notre entrée servie avec un très jolie vin d'Alsace (j'ai complètement oublié de noter les référence exacte des vins .... une chose est sûre, ils étaient top et se mariaient très biens aux différents plats) : déclinaison de tomates, pastèque, gelée de carotte, amande.
Esthétique parfaite, tomate of course avec beaucoup de goût, mais nous restons un peu perplexe devant cette simplicité. Et cela ne s'arrange pas avec la tarte à la tomate qui nous est proposée à côté, qui pour le coup, est encore plus simple. En faisant part de notre déception au serveur, ce dernier nous explique qu'il y a eu de grand débat avec le chef lorsqu'il leur a présenté ce plat et qu'il a été décidé de garder la tarte pour apporter un contraste chaud vs la fraîcheur de la déclinaison de tomates et du croquant (vs la pâte de la tarte). Ouai, ben, nous on dit qu'il aurait du s'abstenir.
Nous allions être sur notre fin devant cette entrée, quand notre serveur soulève la partie de notre assiette où il y avait la déclinaison de tomate pour laisser place à un gaspacho sur lequel on vient nous déposer un granité d'algue/citron.
Et là, petit moment magique. Oui ce n'est "qu'un gaspacho" mais quel gaspacho ! Notre palais se tapisse de tomates, avec un coup de peps grâce au granité et du croquant apporté par des graines de grenade. Le mélange est nickel. Voilà ce que j'appelle un plat de chef : des produits simples sublimés.
Nous poursuivons avec une araignée de mer décortiquée, perle de carotte, sabayon de crustacé au citron, accompagnée d'un verre de vin de la Loire.
Là c'est très simple, c'est une véritable tuerie. Ce plat est notre coup de cœur du menu. Le sabayon est super onctueux, les perles de carottes fondantes et très parfumées, et le mélange avec l'araignée est vraiment parfait.
Troisième plat : lieu, légumes, jus d’aïoli accompagné d'un bourgogne.
Evidemment, le poisson est cuit à la perfection. Les légumes aussi, ils fondent dans la bouche mais tout en conservant leur tenue. Et le jus d'aïoli est une merveille (merci au serveur qui nous a laissé la petite casserole en cuivre afin de nous en resservir à discrétion !! elle est repartie vide en cuisine). La encore, je dis chapo bas chef. Voilà un plat traditionnel, revisité, modernisé et sublimé. Miam, miam.
Petite pause avant d'attaquer notre 4ème plat avec une petite portion du plat signature du chef. Le fabuleux velouté d'artichaut à la truffe noir, servi avec une brioche, tiède, feuilletée aux champignons et truffes.
Seul bémol ici, la quantité ! :-) c'est tellement bon, que l'on regrette qu'il n'y en ait pas plus.
Nous poursuivons avec le canard, oignon et cassis, servi avec sa salade de pomme de terre de Noirmoutier aux abats accompagné d'un beaujolais.
Le mélange est très réussi. La viande a beaucoup de goût. Elle pourrait être déguster sans le jus (et pourtant qu'est-ce que j'aime les jus, cela fait réellement parti pour moi de la magie des plats de grands chefs), qui est délicat et lui apporte une touche de nervosité.
Nous finissons avec le chariot des desserts d'antan accompagné d'un verre de Beaumes de Venise.
On trouve sur ce chariot différentes glaces (celle au caramel au beurre salé est parfaite) et sorbets (très bon melon et thé earl grey au poivre), des riz au lait (léger et non gras), mousse au chocolat et crème aux œufs (encore plus parfaite que celle de Christian Constant dégustée
ici), des cheescake, macarons au chocolat, tarte à la fraise, clafoutis aux mirabelles (une autre de mes madeleines de proust avec la crème aux œufs) et gâteau au chocolat. De quoi trouver forcement son bonheur.
Verdict : le menu estival, valable jusqu'au 14 septembre (et il y a encore quelques table, nous avons vérifié), permet de toucher les étoiles et découvrir la cuisine d'un très grand chef. 170€ le menu 5 plats / 5 vins + une coupe de champagne.