Voilà des mois, pour ne pas dire des années, que j'essaye d'aller dîner chez Frenchie. Mais en s'y prenant à la dernière minute ou seulement 2 à 3 semaines à l'avance, je me suis inlassablement entendue dire que le restaurant était complet.
Or en ce début 2016, qui disait "nouvelle année", disait "bonne résolution" et une de mes premières était de franchir les portes de ce fichu restaurant !
J'ai donc pris mon problème à l'envers. Au lieu d'attendre d'avoir une babysitter de dispo pour tenter ma chance, j'ai appelé le restaurant pour voir quand ils avaient une table de disponible et une fois le sésame obtenu, j'ai appelé tout mon carnet d'adresse pour booker une babysitter.
C'est ainsi que fin janvier, nous avons passé les portes du restaurant pour le 2ème service à 21h (le premier est à 18h30 - majoritairement des touristes anglo-saxons).
Comme cela est devenue la norme à Paname, après s'être enquis de nos éventuelles allergies, nous n'avions d'autre choix que d'attendre patiemment le défilé des 5 plats de la carte blanche du chef.
Pour nous mettre en appétit, on nous a proposé 3 mises en bouche : une rillette de poisson, un écrasé de topinambour aux épices et un scone bacon/sirop d'érable (trop trop bon !).
Passage au chose sérieuse avec notre première entrée : un tartare de veau et st-jacques, agrémenté d'endives et de parmesan. Le mélange terre-mer fonctionne parfaitement bien, au point que nous nous demandons ce que vient y faire l'endive. Certes, elle apporte du croquant mais son amertume est aussi très présente et gâche la finesse du tartare. N'étant pas intégrée dans le tartare, on l'a donc mise de côté.
Nous poursuivons avec une petite tuerie d'encornet et lentilles, rehaussé d'une rillette de soubressade (mélange de viande et poitrine de porc assaisonnée au paprika et épices). Il y a tout dans ce plat, de la douceur et des épices, du croquant et du soyeux. Qu'est-ce que c'est bon !!!
Nous passons ensuite au poisson : du rouget avec un assortiment de légumes - poireau, navet, choux de bruxelles - délicatement posé sur un bouillon d'herbe. Je ne m’appesantirais pas sur le fait que le poisson est of course très bien cuit, pour regretter qu'il n'y ait pas eu plus de bouillon aromatique qui apportait beaucoup de fraîcheur au plat.
C'est ensuite le tour de la viande avec une pintade aux escargots et sabayon de vin jaune. Les traits de sabayon sont divins alors pourquoi s'agit-il juste de traits ??? sans que la pintade baigne dans des louches de sabayon, le chef aurait juste pu nous permettre d'enrober divinement chacun de nos morceaux. Sniff, sniff.
Avant de passer au dessert, on nous propose un trou normand revisité en sorbet à la carotte/rhum/gingembre. Le mélange fonctionne très bien gustativement ainsi qu'au niveau des vertus attendues, nos estomacs sont prêts à accueillir notre dessert !
Nous finissons avec un tiramisu dont le mascarpone a été monté au siphon lui apportant une extrême légèreté. Un dessert qui clôture parfaitement ce dîner.
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Verdict : I did it !! enfin !! souvent quand on attend trop longtemps pour aller voir un film ou lire un livre, dont tout le monde dit qu'il est génial, on est déçu. Nous ne partions pas dans cet état d'esprit car nous étions bien trop excités pour penser à cela et nous ne le sommes évidement pas au vu des plats qui nous ont été servis.
Tout était très bon avec des sauces top moumoute (qu'on aurait même aimé en voir un peu plus - au diable les calories !).
Nous nous attendions juste à un petit quelque chose en plus or la proposition de Grégory Marchand, qui a son ouverture était innovante - une cuisine de haute volée, revisitant les traditions le tout pour un tarif resserré - a été largement suivi/emprunté par bons nombres d'autres chefs chez qui nous avions déjà découvert ce principe qui nous plait et auquel nous adhérons pleinement (Saturne - notre petit chouchou qui a enfin obtenu dans le guide rouge 2016 son 1er macaron, La fourchette du printemps, Neva, Septime, ...).
Frenchie
5-6 rue du Nil - 75002
Du lundi au vendredi
Menu carte blanche 5 plats - 68€